L'économie du beigne

Il y a quelques semaines, après avoir annoncé que je me lançais dans un défi « Rien de neuf », j’ai été contactée par Oxfam Québec afin de me présenter l’économie du beigne. WOW! J’ai eu tout un coup de cœur! Enfin une économie qui correspond à mes valeurs et à mon mode de vie. J’étais déjà une grande fan de l’économie circulaire, mais l’économie du beigne m’aide à consommer moins, mais mieux. Laissez-moi vous expliquer!

L'économie du beigne

 

 

L’économie du beigne, c’est quoi? 

C’est l’économie dont nous rêvons tous! Une économie qui respecte à la fois les limites de la planète tout en permettant à ses habitants d’avoir tout ce dont ils ont besoin pour vivre décemment. 

Le beigne est une façon d’illustrer le concept. Il nous amène à la réflexion : pourquoi mesurons-nous la santé de notre économie par la croissance? Et à bien y penser, pourquoi mesurons-nous le succès des individus et de la société par la croissance également? Pas surprenant que la planète soit au bout de ses ressources, et que les individus aussi. Pourrions-nous parler de burn-out de la planète et des humains?

En 2022, je me suis lancé le défi de n’acheter rien de neuf. Le but est de cesser d’acheter-utiliser-jeter. Cette façon de vivre impulsivement, et au-dessus de mes besoins, je la connais bien. Au début, j’avais l’excuse de “devoir dépenser pour mon entreprise”… Tant d’accessoires de cuisine et d’outils achetés pour une seule utilisation ou presque, puis donnés, car je n’avais pas l’énergie de les revendre… 

Puis, cette habitude s’est transposée dans ma vie quotidienne… Une petite robe par-ci, des bijoux et objets par là… J’étais dans un cercle infernal de consommation. J’avais les moyens, alors pourquoi pas?!? Mais dans mes moyens, je ne calculais pas ce que ça me coûtait en énergie, en douleurs chroniques, en stress… 

J’ignorais l’envers du balancier, car cette façon de consommer laissait présager que j’étais en bonne santé professionnelle. En vérité, elle ne disait absolument rien de ma santé physique et mentale qui étaient au bord du gouffre! J’en étais venue à avoir besoin de consommer pour apaiser mes inconforts personnels. Comme si posséder des objets, vêtements, outils, pouvaient m’aider à alléger ma charge mentale… J’étais prisonnière du piège de la performance. 

La décroissance qui donne le vertige

Depuis que j’ai découvert l’économie du beigne, que j’ai lu des articles forts intéressants et écouté des vidéos, dont le TeD-Talk de sa créatrice, l’économiste KateRaworth, l’économie du beigne me sert de boussole. Même si à la base, l’économie du beigne a été conçue pour être un outil pour les décideurs et décideuses politiques, je trouve qu’elle peut très bien s’appliquer à ma vie. Cette décroissance économique me permet d’apprendre à respecter mes limites, mais surtout, celles de la planète. 

La décroissance est un processus vertigineux qui s’adopte sur plusieurs semaines, voire mois. C’est en d’autres mots, apprendre à se déprogrammer de la consommation impulsive. C’est d’accepter que posséder peu est nettement suffisant pour nous combler de bonheur réel… 

Depuis quelque temps, je rejette l’idée de devoir en faire toujours plus pour répondre à mes besoins. En m’amusant à relever le défi “rien de neuf” toute l’année, j’apprends à mieux consommer, à mon rythme. 

Cette métamorphose me transformera pour la vie, je le sais, je le sens. Mes habitudes vont changer, mais n’auront pas qu’un impact sur moi, mais aussi sur mon environnement. Dans mon milieu de travail, dans mes groupes sociaux, j’adopterai une attitude bien différente, et je suis convaincue que je verrai les changements. Puis, mes proches adopteront à leur tour de nouvelles habitudes et c’est ainsi que nous verrons des changements durables sur la société. 

Je vous partage cette nouvelle économie pour que vous y réfléchissiez à votre tour. Plus nous serons nombreux à revoir nos habitudes, plus nous serons sensibles au vivre ensemble et aux impacts de notre économie sur l’environnement. 

Allons, ensemble, un jour à la fois, exerçons notre pouvoir d’agir!