Moi, je ne gaspille pas…

« Je suis venue à votre conférence juste pour connaître vos meilleures recettes parce que moi, je ne gaspille pas!».

Vous seriez surpris du nombre de fois que j’aie entendu cette phrase! J’avoue qu’au début, j’étais surprise par cette déclaration, car même après plus de 10 ans à consacrer ma vie à la cause, il m’arrive encore de gaspiller de la nourriture. Rarement, mais plus souvent que je ne le voudrais…

Florence-Léa Siry et le gaspillage alimentaire

Je débutais alors mes conférences dans le doute. Comment allais-je communiquer mes trucs et astuces zéro gaspi à des gens qui ne pensent même pas qu’ils gaspillent ?

Je me lançais donc timidement en expliquant comment redéfinir les déchets alimentaires, en cuisinant des sirops d’épluchures. Déjà, à cette étape, je remarquais une curiosité sincère du public. Encouragée, je poursuivais ma présentation en m’émerveillant devant les multiples possibilités pour donner 1, 2, 3 ou même 5 vies à des fonds de sacs d’oignons germés. Au fur et à mesure de mes explications, les étoiles apparaissaient dans les yeux sceptiques.

Finalement, à la fin de mes conférences, ces mêmes personnes revenaient systématiquement me voir pour me dire : «Oh lala! Vous m’avez ouvert les yeux! Je pensais que je ne gaspillais pas, mais je n’avais pas réalisé tout ce que je jette!».

Par chance, notre perception du gaspillage alimentaire a évolué au cours des dernières années. Il y a seulement cinq ans, peu de gens se sentaient concernés par le problème. Acheter, jeter, acheter, jeter n’était pas considéré comme du gaspillage et c’était banalisé. Puis, un jour à la fois, nous avons compris que nous contribuons tous aux changements climatiques. Que ce soit en jetant nos résidus alimentaires dans un sac poubelle ou en laissant un bout de gingembre se ratatiner dans le frigo par manque d’inspiration, nous gaspillons. Beaucoup. Beaucoup plus qu’on le voudrait.

Devant ce constat, nous avons deux options :

  1. Figer, se culpabiliser et ignorer le problème.
  2. Faire un autodiagnostic pour repérer ce qu’on gaspille le plus et s’amuser à trouver des solutions gourmandes et créatives.

J’ai évidemment choisi d’adopter la 2e option. J’ai commencé tout en douceur. À chaque fois que je gaspillais un aliment, je cherchais la cause. J’aurais pu me sentir coupable, mais la vie est trop courte pour m’infliger un tel sentiment. J’ai plutôt décidé d’aborder ma démarche comme un jeu. Je ne m’attendais pas à ce que ça stimule autant ma créativité! J’étais si motivée et inspirée par mes trouvailles (comment mieux conserver, mieux cuisiner, mieux transformer les aliments…) que j’ai complètement changé mes habitudes, et ce, sans m’en rendre compte.

 

C’est ainsi que j’ai adopté le mode de vie zéro gaspillage, un jour à la fois, et que je l’ai tranquillement appliqué sur les autres sphères de ma vie : produits ménagers, cosmétiques, mode, etc.

Je ne cherche pas à atteindre la perfection. Je respecte toujours mes limites et ma réalité du moment. En adoptant une approche créative plutôt que de choisir la restriction, j’évite le piège de la performance et je me laisse plutôt guider par toutes ces bonnes idées qui m’entourent.

Voilà maintenant plus de 10 ans que je consacre ma vie à temps plein à la lutte au gaspillage alimentaire. J’ai évidemment une petite longueur d’avance sur une personne qui s’y initie. Je considère toutefois que j’ai encore beaucoup à apprendre, même des débutants. C’est pour cette raison que je suis si enthousiaste devant cette première édition du Défi Zéro Gaspi qui nous rassemblera tous autour de cette cause importante.

Au fil des prochains mois, nous aborderons le problème avec créativité. Nos efforts seront individuels et collectifs et je suis persuadée que nous remarquerons rapidement l’impact positif de nos changements d’habitudes.

Parlez-en autour de vous. Partagez la bonne nouvelle. Invitez les gens à s’inscrire au defizerogaspi.com. C’est vos bonnes actions qui inspireront vos proches et tous ensemble nous pourrons contribuer à aider la planète à retrouver sa santé.

Je suis déjà fière de nous!

Bon autodiagnostic. Tous les détails du défi se retrouvent ici.

On se reparle le mois prochain,
Florence-Léa