Le gaspillage alimentaire est devenu une préoccupation collective, chacun tente de faire des efforts et de mettre sa poubelle au régime. Vous êtes-vous déjà arrêté au contenu de ce qu’on gaspille? En juillet 2018, une étude canadienne démontrait que 30 % de notre gaspillage était composé de légumes et 15 % de fruits. Cette semaine, pour ma chronique « Écolo au quotidien », j’ai eu envie de vous partager mes meilleurs trucs pour bien conserver l’abondance des récoltes.
L’art complexe de la conservation
Premièrement, vous devez savoir que la conservation, c’est un art complexe! Il existe plusieurs écoles de pensées. C’est un peu comme choisir entre aller chez le médecin ou un naturopathe. Pour certains maux, on opte sans contredit pour les prescriptions du docteur, mais pour certains symptômes mineurs, plusieurs iront consulter des experts de la médecine douce ou un psychologue avant d’avaler une pilule. De mon côté, j’aime bien consulter en médecine alternative, bien que je vais tout de même régulièrement valider avec ma docteure. Je jongle avec les deux, au gré de mes besoins.
Rassurez-vous, je ne vous dirai pas d’utiliser des glacières et blocs de glace
C’est vrai que nos grands-parents ont connu l’arrivée des frigos dans les foyers canadiens. On oublie qu’autrefois ils conservaient différemment les aliments et que certains pays du monde ont encore des pratiques bien différentes des nôtres. Pensez aux œufs. En Europe, c’est sur le comptoir; au Canada, c’est dans le frigo. Pour obtenir l’explication, allez lire mon article Anatomie d’un frigo zéro déchet.
C’est donc tout naturel pour moi de récupérer les méthodes de ma grand-mère et de les adapter au goût du jour. Mes trucs et astuces ne sont pas communs pour les standards nord-américains, trop aseptisés à mon goût, mais ils sont super efficaces et depuis que je les ai adoptés, j’ai réduit mon gaspillage alimentaire de 50 %.
Les trucs qui fonctionnent bien chez moi
Dans un premier temps, regardez dans quel étalage vous avez pris l’aliment. J’ai adopté l’habitude de conserver hors frigo tous les aliments qui n’étaient pas dans un étalage réfrigéré. Ça me permet d’avoir un œil sur mon inventaire et d’éviter de les enfouir pour les oublier. Ils iront au frigo seulement lorsqu’ils manifesteront des signes de détérioration. Puis, retirez les emballages. Ce sont souvent des emballages de transport, pas de conservation. Sur le comptoir, les fruits et mes légumes ont besoin de respirer; comme les humains! Les emballages sont pratiques au supermarché pour protéger les aliments des manipulations et du transport, mais chez moi, je jette un œil attentif pour prévenir les moisissures.
Bien qu’on ait tendance à mettre les tomates au frigo, c’est probablement le pire endroit pour les conserver. En effet, dans un espace trop frais, elles se gorgent d’eau. C’est pareil pour les concombres anglais ou libanais. Souvent, on les met au frigo par habitude, mais ils ne l’étaient pas à l’épicerie. En conservant l’emballage et en les mettant au frigo, ils feront des blessures au froid et à ce moment on aura tendance à les jeter.
En ce qui concerne la conservation au frigo, il existe plusieurs méthodes. Ma collègue Anne-Marie, connue sous le nom La foodie scientifique, a des pratiques différentes des miennes. Qui a raison? Je ne saurais le dire. Son expertise scientifique est très pertinente et ses trucs me permettent d’être encore plus attentive aux signes de détérioration. Cependant, ils ne m’aident pas à réduire mon gaspillage ni à réduire ma consommation de déchets. Encore ici, c’est une question de goût.
Conservation dans l’eau
Mon troisième truc serait de toujours favoriser la déshydratation. Dites-vous que la moisissure est irrécupérable, alors qu’il est toujours possible de réhydrater un aliment. Du coup, je trouve que ça prolonge considérablement leur durée de vie, et surtout, ils restent croquants.
Vous serez surpris de la quantité de légumes qui se conservent mieux dans un petit centimètre d’eau. Ça permet de les garder hydratés et de conserver leur croquant. Certains vont même repousser, comme les oignons verts et les poireaux. Si vous saviez l’économie que je fais depuis que j’utilise cette technique.
Évidemment, en période de canicule, j’use de mon jugement et je mets tout au frigo… bien que j’aime beaucoup moins les aliments réfrigérés. Je n’ai pas d’air climatisé à la maison et la température ambiante est de 31°C. Ce n’est pas ma saison préférée, disons! Alors comme j’ai moi-même tendance à flétrir, je conserve tout au frigo par précaution. Les aliments me semblent toujours moins goûteux, mais au moins, je ne les gaspille pas. C’est un petit compromis que je fais lorsque nécessaire.
Pour plus d’astuces de conservation, vous pouvez consulter mes livres « La consommation dont vous êtes le Z’héros » ou « 1, 2, 3 vies – Recettes Zéro Gaspi ».
Mangez bien!
Profitez-en pour faire de belle réserve pour la saison froide!